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Bouvet Guyane 2012 : J + 18 Bientôt la mi-parcours - Aviron / Foxoo
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Source : #6698 Publié le 17/02/12 | Vues : 418

Bouvet Guyane 2012 : J + 18 Bientôt la mi-parcours / Aviron


Plusieurs parmi les rameurs contactés le matin du 16 février 2012 ont évoqué la mi-course. Pascal Vaudé en tête de la Bouvet Guyane depuis le 6 février 2012, soit depuis 12 jours, nous a confié lundi 13 février 2012 vouloir porter à plus de 50 milles son avance sur le second. Il est en passe d'y arriver avant samedi 18 février 2012, le jour où il franchira le 34ème ouest, longitude qui « borne » la moitié du parcours. Ce point revêt une énorme importance sur le plan psychologique. Dakar est loin derrière, Cayenne vous tend les bras. Et normalement la seconde portion du parcours est plus rapide que la première en raison des forts courants qui remontent la corne du Brésil et s'intensifient le long de la Guyane. Les conditions sont réunies pour que le record de l'épreuve soit battu car Pascal a quand même du « monde aux fesses « qui n'a pas dit son dernier mot. Un monde largement composé de Guyanais. Pour les retardataires, le franchissement de la mi-course aura lieu dans une semaine.



Julien Besson a été le plus rapide ces dernières 24 heures (de 11 h à 11 h TU) avec 60 nautiques inscrits au compteur. Devant, Pascal Vaudé maintient une belle cadence avec 55 milles accomplis en gain au but devant un Henri-Georges Hidair moins pugnace (50 milles) et un Pierre Verdu toujours assidu aux avirons (59.6 milles). En quatrième position Francis Cerda a concédé un peu de terrain ' conséquence directe de son coup de blues ' sur Christophe Dupuy qui se rapproche. Pascal Vaudé place la mi-course au 34ème ouest : longitude qu'il atteindra samedi 18 février 2012. Le leader poursuivait encore à 12 h un cap à l'ouest alors que son ami et rival Pierre Verdu, troisième, pique au SW. Henri-Georges Hidair s'est laissé dériver dans le sud durant la nuit mais corrige le tir depuis l'aube cap à l'ouest. Comme Pascal.

Un esprit de camaraderie. « Avant-hier, dit Michel Horeau, Francis Cerda voulait abandonner la course et m'a demandé qu'on vienne le chercher. Je lui ai dit que sauf s'il y a danger de mort, ce n'est pas notre rôle. J'ai tenté de le rassurer sur le fait qu'il trouverait une solution pour faire fonctionner convenablement son dessalinisateur et que la course reprendrait ses droits. Mais je suis la voix de l'organisateur pas toujours la plus convaincante. Depuis, Je sais qu'après notre conversation Francis a appelé d'autres rameurs qui l'ont aidé à trouver une solution technique et l'ont persuadé de ne pas baisser les rames. Aujourd'hui tout semble rentrer dans l'ordre. Tant mieux ! ».

Pierre Verdu : « J'ai reçu un SMS de Francis me demandant les cordonnées de Dupuy qui avait lui aussi des problèmes avec son « désal » et je l'ai rappelé. Il m'a expliqué que son eau avait un mauvais goût et que cela l'indisposait. Je lui ai conseillé de puiser son eau de mer dans un seau et quand il le pourra de purger le circuit d'alimentation. Je lui ai aussi suggéré dans un premier temps de manger autre chose que du lyophilisé pour ne pas voir ce mauvais goût en bouche... ». Apparemment ça va mieux : il a repris les rames. Pierre Katz, un ancien de la Bouvet Guyane qui vogue dans les parages à bord de son petit voilier a parlé avec Francis ainsi que d'autres concurrents de la course pour l'aider sur le plan technique et lui remonter le moral. C'est l'esprit de cette aventure hors du commun. Pierre Verdu estime que Francis a subi un empoisonnement et « quand on n'est pas bien dans son corps, on n'est pas bien dans sa tête ». Pierre Verdu a sa tête 100% dans la course et continue sa progression à un train soutenu. « Les prochains jours vont être cruciaux car je me prépare à faire des choix tactiques en terme de navigation. Je vais continuer à beaucoup ramer en mettant du sud. D'ici deux jours on va approcher la mi-course et moi j'aimerais bien arriver à Cayenne avant le 10 mars parce que ce jour là ma fille doit quitter la Guyane et j'aimerais quand même la voir avant son départ. C'est jouable. En tout cas les routeurs m'ont dit qu'ils allaient tout faire pour. Il faut simplement que je tienne le rythme ».

Eric Lainé se plaint d'être ralenti depuis plusieurs jours par les contre-courants. « Ca va s'arranger aujourd'hui, je vais faire de la vitesse », nous a promis le skipper de Solirames actuellement en 9ème position et situé légèrement au sud de Rémi Dupont son rival le plus proche. C'est un peu la routine à bord : « On soigne les fesses, les petits bobos avant que cela ne s'infecte et le matériel avant qu'il ne tombe en panne... ». Au sujet de sa route sud, il commente : « Actuellement les plus au nord sont en avance et suivent une route plus courte, mais si notre stratégie (descendre dans le sud récupérer le courant favorable nord équatorial) s'avère le bonne, la situation devrait s'inverser. On le saura tard. De toute façon, les dès sont jetés. Y a plus qu'à y croire. Comparé à 2009 : « Je rame moins car j'en faisais beaucoup trop ca fait trois ans' C'était une première expérience et les conditions étaient particulières. Les vents et les courants nous portaient au sud et on avait la hantise de ne pas pouvoir remonter. Actuellement mon objectif est de moins ramer tout en maintenant le bateau dans sa trajectoire. Une dizaine d'heure aux avirons tous les jours suffit à la peine. J'essaie de m'y tenir sachant qu'il faut aussi soigner les réglages pour que le bateau aille au mieux quand on n'est pas aux avirons. Et jusqu'ici les conditions nous ont permis de le faire ».

Pascal Vaudé : « Pierre Verdu a eu pour mission par notre routeur commun de me rattraper pour faire une arrivée main dans la main. On est un peu des frères jumeaux tous les deux puisque nous avons préparé nos bateaux quasiment ensemble en Guyane. Depuis notre dernière conversation ça fait 3 jours, il ne s'est rien passé d'extraordinaire, soupire le leader de la flotte. On est sur une mer avec des courants pas très forts et des avancées quotidiennes d'environ 50 milles. Ce matin à mon réveil, j'ai noté une meilleure vitesse. J'ai effectivement 5 milles d'avance sur ce que j'avais prévu hier soir ». Pascal se souvient avoir lui aussi une alerte au « désal ». « Hier au plus haut du soleil, le moment que je choisis pour faire fonctionner l'appareil, j'ai constaté qu'il n'avait produit qu'un litre d'eau douce en une heure au lieu de cinq habituellement. En plus ça faisait un bruit bizarre. J'ai lu attentivement la notice, vérifié un peu tout mais sans résultat. Alors j'ai appelé le fournisseur en France dont le nom figure fort opportunément sur la machine. Mathieu Taillefer m'a aidé à trouver la solution. Une petite bille de polystyrène bloquait un clapet ». Sur l'évolution de la course, Pascal estime atteindre la mi-parcours en fin de semaine. « On devrait alors toucher des courants porteurs plus forts. La difficulté est de ne pas louper ces bons courants car il y a aussi des contre- courants pas loin. C'est le boulot des routeurs ! Moi je trouve ma position un peu nord actuellement. Mais je leur fais confiance ». Et il ajoute : « Tel que c'est parti je vois trois Guyanais sur le podium ».

Pierre Mastalski, alias « Pierre de Mauvilac » nous explique : « Le poste qui m'occupe le plus après les rames et la nourriture est la sauvegarde de mon fessier qui a des allures de c... de babouin mais pas de poisson car y a pas encore d'écailles ni de nageoires ». Il poursuit sur le thème de la faune aquatique : «J'ai vu ma première tortue. C'est très joli mais la rencontre a été éphémère car la mer est mouvementée. On s'est croisé ». Pierre nous a transmis un message pour le préposé au ventilateur. « Ca fait 18 jours qu'on a un vent de NE. Est-ce qu'il pourrait passer à l'est pour nous pousser un peu plus du côté de la Guyane ». Philosophe, il aime à rappeler un dicton de son pays : « Sempre andavant » : littéralement : revenir en haut. Entendez : « je n'ai pas dit mon dernier mot ».

Guillaume Bodin ou la valse des bobos : « J'ai hâte d'être à mi-course. Tout va bien sur le bateau. Le bonhomme aussi. Toujours des petites douleurs aux fesses, au dos, aux coudes, aux genoux, mais rien de grave... Hier c'était le dos qui gênait, avant-hier le postérieur... » . Guillaume n'est pas du camp de ceux qui prient pour le soleil. Au contraire, les nuages ça filtre la chaleur et ça rend moins pénible les longues stations aux avirons. Guillaume positive car « il y a des courants favorables qui se profilent à l'horizon ». Parole de routeur.

Marc Chailan n'a pas lui non plus de problèmes particuliers. Des petits bobos comme les copains, mais rien de sérieux. Lui aussi aimerait un peu plus d'est dans le vent : «J'essaye d'augmenter ma cadence aux avirons en démarrant plus tôt le matin et en finissant plus tard le soir ». Au milieu de la nuit, il privilégie encore le dodo. Le skipper de Grain de Sel nous prie de transmettre un grand bonjour aux écoles qui le suivent et le soutiennent. « Je leur fais plein de bisous ». Dont acte

CLASSEMENT DU JOUR :
1.Pascal Vaudé
2.Henri-Georges Hidair
3.Pierre Verdu



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